Photomobiles : notes de travail 2011 (n°20 à 22)

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20/ Il y a aussi l’idée d’une circulation sans fin : les peintures/dessins (ce sont d’abord des dessins peinture) viennent certes de la photo, mais l’inverse est aussi vrai : les photomobiles viennent de la peinture : on se trouve alors dans une situation paradoxale que j’ai déjà connue : que se passe-t-il quand on passe d’une traduction, de l’ italien  au français par exemple de Flaubert, par exemple, l’éducation sentimentale, et qu’ensuite on compare le texte auquel on arrive en français à partir de l’italien, au texte original en français de Flaubert : il y a une altération, et ce que je veux aussi faire dans mes pentures c’est une altération de la photomobile initiale (qui est elle-même une altération du réel, du fait de l’intentionnalité que je mets dans l’image). Chaque tableau tiré de la photomobile est une altération/interprétation mais qui livre aussi son secret de fabrication, car on peut comparer avec l’image initiale.

21/ On peut dire aussi que chaque « œuvre » est non une photo, un dessin, une peinture, mais une « source », qui se décline de manière multimodale sur plusieurs formats et plusieurs objets. Chaque œuvre est une « modèle trouvé », ou une abstraction trouvée. Un « ready modèle ». (à rapprocher de mon idée d’un duchampisme généralisé, reprendre ici le texte écrit à ce sujet).

22/ En ce sens, je peux aussi prendre les photos de mes écureuils, ou de mes corbeaux, comme des modèles. Et retrouver les techniques de traitement que j’appliquais à mes animaux, à mes photomobiles ou au moins certaines d’entre elles. Ce serait là aussi une manière d’établir une continuité. En particulier la technique des calques, qui consiste à renverser dans un calque l’image initiale ( à partir d’un agrandissement avec un report des proportions) de la photo initiale, puis calque de certains éléments (les éléments discriminants, tels les oiseaux par exemple,) puis le report de ces éléments discrets sur le papier à dessin final (reprendre mes notes de 2007 à ce sujet pour me souvenir des techniques).