Pour un art au monde

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par Éric Clémens

Suis-je le seul à me passionner pour l’art d’aujourd’hui sans pour autant échapper à la confusion des sentiments : attirance, répulsion, enthousiasme, découragement, indifférence, incompréhension, perplexité, etc., mais qui culmine dans le sentiment d’être débordé ? Et suis-je le seul à considérer que, pour me dépêtrer de cette confusion, la plupart des écrits sur l’art contemporain se trouvent pris entre la cartographie générale qui ne fait que décrire la multiplicité des productions actuelles et le décryptage particulier qui n’accède qu’à l’orientation partielle d’un mouvement ou même d’un seul artiste?

L’expérience des lieux esthétiques1 de Norbert Hillaire, est, à cet égard, une exception. Le caractère exceptionnel de ces essais tient aux lignes de forces esthétiques qu’ils dégagent en révélant, me semble-t-il, la plupart des enjeux de l’art au XXIième siècle. Et qui, de plus, à partir de remises en jeu et de méditations reliant l’histoire et l’actualité dans une « hétérochronique vigilante du présent », nous permet d’échapper au relativisme nihiliste propre aux bavardages postmodernes.

Au départ, une double question qui encadre toutes les autres : celle du rapport de l’art aux nouvelles technologies et celle du lieu comme du temps, donc celle du monde, que les thématiques du désenchantement et de la déterritorialisation voudraient rendre caduques. Quels déplacements permettent d’y voir un peu plus clair ?

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