Photomobiles : notes de travail 2011 (n°1 à 3)

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1/ Ce qui est en jeu, c’est ce qui se passe, comme dit Rancière, entre un voir et un savoir, un regard et une action (revoir la question du maître ignorant, en un sens, ces photos posent aussi la question de l’amateur). Ce qui se passe entre l’œuvre et le spectateur, et qui n’appartient ni à l’auteur ni au spectateur. (Est-ce ce que Duchamp appelle coefficient d’art).

2/ Cela pose la question de ces médiations, entre les deux polarités du regard (celui de l’artiste qui sait, qui est lui-même son premier spectateur), et le spectateur qui ne sait pas (mais qui partage avec l’artiste) ce machin, ce mana, qui se déplace de l’un à l’autre, qui leur est commun, qui s’interpose entre l’un et l’autre, comme une grille,  un hors-champ, qui vient scander le champ construit de l’image. Ces objets intermédiaires peuvent être par exemple des essuies glaces dans la série des essuie-glaces. Ils servent à dessiner l’espace en dehors de l’espace.

3/ Ce qui conduit à un autre aspect de ce projet, et qui touche à la porosité du dedans et du dehors : il s’agit d’articuler un point de vue du dedans (des intérieurs) et des extérieurs, de tracer de l’un à l’autre, comme des lignes de fuite, de manière à ce que chacune de ces lignes apparaissent comme ces energons dont parle Deleuze à propos de Kafka.