L’Artiste et l’entrepreneur

L'Artiste et l'entrepreneurL’artiste et l’entrepreneur, éditions de la Cité du design, Saint-Etienne, 2008

Ce projet est né de la rencontre avec Torsten Lilja et de l’exigence, partagée avec ce collectionneur, de repenser les rapports entre l’art et l’entreprise, en partenariat avec le monde universitaire. C’est pourquoi la figure de Christo,  artiste  qu’affectionne tout particulièrement Lilja et qui incarne à lui seul le modèle de l’artiste entrepreneur étudié dans ces pages.

En outre, une première manifestation universitaire avait eu lieu un an auparavant à l’Université de New york, à l’occasion de l’installation de « the Gates » dans Central Park. Nous avons voulu ici prolonger la réflexion de nos amis new-yorkais. Enfin, Il est apparu plus récemment que de tels enjeux étaient au centre d’une réflexion engagée par l’Université du Québec à Montréal, université avec laquelle nous souhaitons aujourd’hui approfondir notre partenariat dans les domaines de l’art et des nouveaux médias. C’est cette communauté de préoccupations et de projets qui nous conduit  à publier aujourd’hui ce livre ensemble.

Il ne s’agit pourtant pas de mélanger les genres, mais de traduire l’ambition et l’originalité d’un projet novateur, qui vise le renouvellement des approches classiques des relations entre l’artiste et l’entrepreneur, dans le contexte d’une montée en puissance des industries de la culture et de la connaissance à l’échelle mondiale.

Il s‘agit donc ici de se demander comment le monde de l’entreprise, au-delà de la question du mécénat,

imprègne et infiltre le monde de la création artistique, non seulement dans ses formes de production et de diffusion, mais aussi l’oeuvre elle-même, dans ses langages et dans ses matériaux (comme le montrent, entre autres, les textes de Paul Ardenne, ou de Jean-Baptiste Farkas).

Cependant, cet ensemble cherche à aller plus loin encore, et entend se demander, en retour, en quelle mesure le monde de l’art et de l’oeuvre, au-delà de la question de l’usage de l’art au service de « l’image » et de la communication des entreprises, imprègne et infiltre (bien que de manière diffuse, souterraine) le monde de l’entreprise, dans son besoin de créativité et d’innovation. C’est d’une telle ambition qu’entendent témoigner, dans des registres très différents, les textes du banquier Robert Lijla et du philosophe Bernard Stiegler.

Nous avons donc voulu travailler dans les deux sens, ou si l’on veut, dans le sens d’un « reinginering » de « l’entreprise monde » elle-même –, et pas seulement du monde de l’art ou du monde des affaires. C’est là l’originalité de notre démarche (ou plus simplement son ambition politique), car il nous semble que notre monde est plus que jamais en quête de nouveaux modèles de développement industriel et culturel durables (au-delà de la tendance actuelle de l’industrie mondiale au contrôle des marchés de la culture et de la conscience à travers des produits jetables). Ces travaux se présentent ainsi comme une boîte à outils, dont il appartient à l’ensemble des acteurs politiques, économiques et institutionnels de se saisir s’ils souhaitent donner une forme à cette ambition.

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